Ce modèle renvoie aux derniers pianos carrés fabriqués par Erard dans les années 1840-1850.
Ce piano n’avait que peu quitté son premier terrain d’accueil. Vendu pratiquement dix ans après sa fabrication à un vicomte d’empire, il fut sans doute acheté par simple nécessité de prestance sociale pour la petite aristocratie militaire de l’époque, peu fortunée par rapport à d’autres.
Sa mécanique à simple échappement correspond aux modèles courant. Le piano a conservé ses marteaux d’origine. Bien que la plupart des cordes aient survécu jusqu’ici, une partie importante (notamment les basses) a cédé lors des premières remises en tension. L’instrument est aujourd’hui doté d’un jeu complet de cordes neuves en acier Paulello de type 2.
Les cordes filées ont la particularité de posséder un filage allant de la cheville à la bouclette. Les nouvelles cordes basses reprennent ce principe, et ont été réalisées par le fileur Patrice Carrère.
Extrait du registre Erard, vue 157. Sorti en décembre 1843, vendu le 10 février 1851 au Vicomte Duplessis à Châtillon sur Saône.
Vue d'ensemble de la structure harmonique dans son état d'origine.
Détail des cordes filées d'origine au niveau de la cheville.
Détail des cordes filées d'origine au niveau de la bouclette.
Détail du piètement d'origine. Mesure avant réparation d'urgence : fréquemment attaqués par les xylophages, les piètements de ces pianos sont, à l'origine, conçus pour basculer sans problème l'instrument avant son transport. La fixation des pieds est assurée par des vis, ainsi que par des tenons, complètement anéantis par les insectes, qui doivent donc être remplacés avant de remettre le piano dans sa position normale.
Un rénovateur est appliqué sur le piètement après un traitement des xylophages.
Rénovation des fourches de marteaux, qui sont vernies d'origine.
Ces vis servent à régler le point d'échappement. Il est très délicat de les sortir de leur logement, aussi le meilleur aspect est-il obtenu par l'application d'une cire spécifique à la fonte après les avoir nettoyées à la laine d'acier.
Dans nos restaurations, nous considérons que chaque détail compte. C'est pourquoi un soin particulier est appliqué à la rénovation des ferrures et des pièces laitonnées, nettoyées et polies avec des pâtes appropriées.
Dans nos restaurations, nous considérons que chaque détail compte. C'est pourquoi un soin particulier est appliqué à la rénovation des ferrures et des pièces laitonnées, nettoyées et polies avec des pâtes appropriées.
Détail de l'ébénisterie intérieure avant rénovation.
Détail de l'ébénisterie intérieure après rénovation.
Le cadre en fonte rénové par l'application d'une cire appropriée.
La fausse table d'harmonie avant rénovation.
La fausse table d'harmonie après rénovation.
Montage des nouvelles cordes blanches, acier Paulello 2.
La hauteur des bâtons d'échappement se réglait à l'origine à l'aide d'une vis située sous la touche elle-même. Rouillées au possible, ces vis ne fonctionnent plus et sont difficilement sauvegardables. Il faut donc recourir à d'autres méthodes afin d'ajuster la trajectoire et la hauteur de ces bâtons, comme le placement de cales en papier.
Les étouffoirs sont la partie la plus difficile de cette mécanique : très fragiles, d'une délicatesse extrême à régler, et très propices à empiéter sur les marteaux. Sans compter sur le serrage des tiges qui n'est plus toujours assuré, après plus de 150 ans de variations hygrométriques.
La barre d'adresse est la pièce que l'on rénove en dernier : ainsi a-t-on le plaisir de la mettre en place lorsque tout est terminé, et d'admirer l'esthétique de l'instrument dans son intégralité.